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CAC 40 et loi Rixain : seulement 50 % des entreprises prêtes pour 2026

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Paris—Promulguée en 2021, la loi dite "Rixain" vise à une plus grande parité au sein des entreprises de plus de 1 000 salariés, en imposant 30 % de femmes dans leurs instances dirigeantes d’ici 2026 et 40 % en 2030. À un an de la première échéance, où en est la féminisation des instances dirigeantes ? Pour répondre à cette question, Boston Consulting Group (BCG) et SISTA publient une nouvelle étude qui examine la représentation des femmes au sein des comités exécutifs (Comex) des entreprises du SBF 120.

La parité augmente... tout comme la taille des Comex

En 2024, une entreprise sur deux du CAC 40 a déjà atteint l'objectif de la loi “Rixain” 2026 (47 % pour le SBF 120). En revanche, moins d'une sur huit parvient au seuil de 40 % de femmes (objectif Rixain 2030) et moins d’une sur six au sein du SBF 120.

Dans le détail, les femmes représentent 28 % des membres des Comex du CAC 40 et 26,7% du SBF 120. La progression est toutefois plus rapide au sein du CAC 40 avec une hausse de 5 points depuis 2021 (vs +2 points pour le SBF 120).

“Cette hausse de la féminisation au sein des Comex est en trompe-l'œil et doit être nuancée à la lumière des pratiques d'élargissement des Comex adoptées par certaines entreprises. En ajoutant de nouveaux membres, ces entreprises peuvent atteindre des objectifs de parité sans nécessairement promouvoir les femmes à des postes clés” souligne Sanae Aouni, directrice associée au BCG.

En effet, depuis 2021, une entreprise sur deux du CAC 40 a augmenté la taille de son Comex (+1,8 membres en moyenne, pour un total de 13 membres) et 39 % des entreprises du SBF 120 (+2,7 membres en moyenne, pour un total de 12 membres). Cette augmentation bénéficie davantage aux femmes, le nombre d’hommes étant resté constant.

Les secteurs industriels et technologiques à la traîne

De manière générale, la proportion de femmes dans les Comex des secteurs industriels et technologiques (21 %) se situe en dessous de la moyenne du SBF 120 (26,7 %). Parmi les secteurs les plus en retard figurent notamment l’industrie automobile (15 % de femmes en moyenne) et le secteur de l'énergie (23 % de femmes en moyenne). A contrario, dans d’autres secteurs comme l'immobilier (39 %), la beauté, mode et luxe (31 %) affichent des taux plus élevés.

Cet écart prend racine dès les études supérieures, avec un manque de parité dans les filières scientifiques en France, où les femmes ne représentent que 21 % des effectifs. Ce déséquilibre freine la féminisation des secteurs industriels et technologiques, qui attirent majoritairement des profils d'ingénieurs.

Un double plafond de verre persiste

Même au sein des entreprises du SBF 120 ayant une parité des effectifs, on observe une diminution progressive de la représentation des femmes au fur et à mesure de l’avancement dans le parcours de carrière, jusqu’aux postes de direction.

  • De manière contre-intuitive, cet écart est plus prononcé dans les secteurs non-industriels (beauté, luxe, médias et divertissement) où les femmes représentent en moyenne près de la moitié des effectifs (49 %) mais seulement 33 % des postes de direction. Une tendance moins marquée dans les secteurs industriels et technologiques où les femmes comptent pour 28 % des effectifs et 21 % au sein des instances dirigeantes.
  • La différence entre la part moyenne de femmes au Comex et celle au poste de DG est encore plus frappante. Dans les secteurs industriels, elle chute de 21 % à 9 %, soit une baisse de 12 points et de 33 % à 11 %, soit une baisse de 22 points, pour les secteurs non industriels.

A ce premier plafond de verre s’ajoute un second. Les femmes sont sous-représentées dans les postes "tremplins" – tels que directeur de division, directeur des opérations ou directeur financier – qui sont stratégiques pour accéder au poste de DG.

  • En effet, la moitié des DG du SBF 120 ont occupé auparavant un poste de directeur de division ou de région. Or, sur ces postes clés, les femmes représentent en moyenne moins de 20 % des effectifs. Seulement 13 % des directeurs financiers et 15 % des directeurs de région sont des femmes.
  • A contrario, les femmes sont surreprésentées au sein des fonctions de directrices marketing (69%), DRH (62%) ou encore directrice RSE (78%). Des postes rarement tremplins vers des rôles de DG.

“On observe encore une répartition genrée des postes de direction, influencée par des stéréotypes et des injonctions sociétales persistants. Ces facteurs limitent l'accès des femmes à certains rôles stratégiques et les cantonnent à des positions perçues comme plus traditionnellement féminines. En considérant la parité des instances dirigeantes comme un facteur indispensable de performance des entreprises, en la mesurant et en repensant complètement l’accompagnement des femmes dans l’accès à ces postes, les entreprises parviendront à répondre aux objectifs fixés”, souligne Alexia Reiss, déléguée générale de SISTA.

Méthodologie

Les chiffres de l’étude sont issus d'une analyse effectuée par BCG sur la période d’avril à juin 2024. Les données ont été reconstituées à partir de rapports existants et de bases de données publiques. Ces dernières prennent en compte la liste des entreprises du CAC 40 / SBF 120 annualisée. Au-delà des chiffres, BCG a conduit une série d’entretiens avec des femmes siégeant aux comités exécutifs d’entreprises du SBF 120.

A des fins de cohérence et de comparabilité entre les "instances dirigeantes" des entreprises (la loi Rixain ne définit pas précisément la terminologie et les "critères" de définition de l'instance dirigeante), l'étude s’est focalisée sur la plus haute instance dirigeante de chaque entreprise.

Il est à noter que la plus haute instance dirigeante dans l'entreprise, au niveau groupe, est la plupart du temps appelée "Comité Exécutif", mais peut également se nommer "Leadership team", "Equipe dirigeante", "Comité de direction", etc.

Le conseil d'administration (ou board) ne rentre pas dans le périmètre de la Loi Rixain et est donc exclu de l'étude.

À PROPOS DU BOSTON CONSULTING GROUP (BCG)

BCG accompagne les dirigeants du monde entier. Nous sommes à leurs côtés pour les aider à relever leurs plus grands défis. Créé en 1963, BCG a été le pionnier du conseil en stratégie. Aujourd’hui, nous aidons nos clients dans toutes leurs transformations afin d’accélérer leur croissance, renforcer leur avantage concurrentiel et générer un réel impact. La réussite des organisations passe aujourd’hui par leur capacité à associer les meilleures ressources humaines et digitales.

Nos équipes apportent une expertise industrielle et fonctionnelle approfondie à nos clients. BCG propose des solutions qui s’appuient sur du conseil de très haut niveau, du design, le déploiement de nouvelles technologies ou encore la création d’entreprises digitales - en respectant toujours la raison d’être des entreprises. Nous travaillons avec nos clients selon un modèle collaboratif unique, à tous les niveaux de l’organisation.

A PROPOS DE SISTA

SISTA est un collectif de femmes entrepreneures, dirigeantes et investisseuses qui promeut plus de diversité dans l'économie en encourageant notamment plus d’investissements dans les entreprises dirigées par les femmes. L’approche de SISTA est inédite en France. En partenariat avec toutes les parties prenantes de l'écosystème, le collectif co-construit des bonnes pratiques afin de lutter contre les biais inconscients et faire émerger une génération de leaders plus divers. Créée en décembre 2018 par Céline Lazorthes, Tatiana Jama et Valentine de Lasteyrie, l’ONG SISTA est dirigée par Alexia Reiss et son board est composé notamment de Nathalie Balla (La Redoute & Relais Colis), Mercedes Erra (BETC), Stéphane Pallez – (Française des Jeux), Elisabeth Moreno - Ex-ministre déléguée à l'Égalité entre les femmes et les hommes, à la Diversité et à l'Égalité des chances), Fatoumata Ly (Ninti), Cédric O (ex-Secrétaire d’État au Numérique).

Contacts presse

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SISTA
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Louis Vidal