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Licornes à impact : vers une vision globale de la valeur créée

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Paris—Alors que l’implémentation de la CSRD ouvre une nouvelle ère de la valorisation financière des grandes entreprises et des PME cotées, les entreprises à impact incarnent ce changement de paradigme en faisant émerger le concept de valeur sociale et environnementale créée. Le Boston Consulting Group (BCG), le Mouvement Impact France et l'ESSEC présentent dans une nouvelle étude une méthodologie de valorisation globale des entreprises intégrant les coûts évités et la valeur écologique et sociale créée. C’est ce que détaille ce troisième volet de l’étude Licornes à impact: vers une vision globale de la valeur créée.

Avec l’avènement de la CSRD, l’ensemble des entreprises se posent la question de l’intégration des impacts écologiques et sociaux dans la valeur qu’elles créent. A travers le travail qu’ils réalisent depuis trois ans, BCG, le Mouvement Impact France et le Laboratoire d'Évaluation et de Mesure de l’Impact Social et Environnemental (E&MISE) de l’ESSEC, rendent cette question concrète, avec l’émergence de la notion de « licornes à Impact ».

En effet, alors que les Licornes se définissent par leur seule valorisation financière (supérieure à 1 milliard d’euros), une première étude menée en 2022 a permis d’identifier le concept de “licornes à impact”, se définissant non plus par le critère financier mais par une valorisation globale, intégrant notamment la mesure des coûts évités à la société ramenés en euros (coûts épargnés en évitant l’émission de tonnes de CO2 ou en ramenant à l’emploi une personne au chômage, etc.).

BCG, le Mouvement Impact France et l’ESSEC complètent cette année leur méthodologie (présentée initialement en 2023, dans le deuxième volet de leur étude), en ajoutant au calcul des coûts évités directs, celui des coûts évités indirects à la société et de la valeur sociale et environnementale créée. Il s’agit par exemple de l’amélioration de la santé mentale et physique des bénéficiaires, de la réduction du stress, de l’augmentation de la qualité de vie des aidants ou d’une meilleure employabilité des bénéficiaires. Cette méthode, inspirée de nouvelles approches internationales, renouvelle la manière de mesurer la performance globale des entreprises. Pour les entreprises à impact évaluées au cours de l’étude, les coûts évités et la valeur totale créée correspondent en moyenne à 130% de leur chiffre d’affaires.

Méthodologie : Cette méthodologie inspirée du Social Return On Investment (SROI) ou Social Value mesure les effets positifs au moyen d’une série d’indicateurs clés d’impact social et environnemental. Les données recueillies auprès des entreprises sont traduites en valeur monétaire, en utilisant des valeurs de référence reconnues, comme le prix d’une tonne de CO2, ou des hypothèses financières rigoureuses lorsque les impacts ne correspondent pas à un standard de référence. L’objectif est de fournir une évaluation de la valeur créée simplifiée et pragmatique.

Retour sur quatre études de cas

Pour cette étude, la performance et les coûts évités de quatre entreprises à impact (May Santé, Quai Liberté, Phenix et Simplon) ont été calculés. En tenant compte des coûts directs et indirects évités à la société et à l’environnement, la valeur totale créée par an par les entreprises étudiées est estimée à :

  • 26,4 millions d’euros pour Phenix qui lutte contre le gaspillage alimentaire et améliore l’accès à une alimentation variée et nutritive ;
  • 23,2 millions d’euros pour Simplon qui forme des individus éloignés de l’emploi aux métiers du numérique, augmentant ainsi leur employabilité et leur autonomie financière;
  • 3,3 millions d’euros pour May qui œuvre pour la santé mentale et physique des familles avec des jeunes enfants, évitant ainsi des consultations régulières
  • 800 000 euros pour Quai Liberté qui réinsère des anciens détenus, réduisant ainsi la récidive.

« Depuis 18 ans, nous accompagnons des entrepreneurs à impact dans leur changement d’échelle à travers le Prix de l’Entrepreneur Environnemental et Social. Nous nous sommes rendu compte que la mesure d’impact est au cœur des préoccupations de nos lauréats et constitue pour eux un facteur clé de performance. C’est pourquoi nous avons formalisé une méthode accessible et basée sur notre connaissance terrain afin de les aider à mieux valoriser leur performance globale et accompagner leur montée en puissance. » explique Quentin Decouvelaere, Directeur associé senior au Boston Consulting Group

« En calculant la valeur sociale créée, et non plus uniquement les coûts évités pour l’Etat, nous avons voulu rendre visible l’impact de ces entreprises responsables à travers une nouvelle perspective: celle des parties prenantes. L’objectif de cette approche est de montrer que, même si certains impacts n'ont pas de prix et sont donc absents des analyses purement économiques, ils ont néanmoins une véritable valeur pour la société. », précise Elise Leclerc, Directrice du Laboratoire E&MISE, ESSEC Business School

« Cette étude offre un nouvel éclairage sur l’efficacité économique réelle des entreprises à impact. Loin d’être compromise par la recherche d’impact, leur performance globale se trouve au contraire considérablement renforcée. La capacité à intégrer tous les coûts, y compris les réels coûts naturels et humains, dans la valorisation des entreprises représente un enjeu crucial pour accompagner l’ensemble du tissu économique vers des modèles robustes, alliant performance et durabilité.” détaille Caroline Neyron, Directrice Générale du Mouvement Impact France

En écho à cette étude, le Mouvement Impact France a formulé à la puissance publique des recommandations pour que la valorisation des coûts évités et de la valeur écologique et sociale créée soit au cœur de la politique de soutien public aux entreprises et en particulier aux start-ups:

  • Institutionnaliser l’intégration des coûts évités et la valeur environnementale et sociale créée dans le cadre de la mise en œuvre et de l’évaluation des politiques publiques, mais aussi de la philanthropie et des investissements privés ;
  • Mettre l’innovation écologique et sociale sur le même plan que les innovations technologiques, de rupture et de croissance ;
  • Créer un écosystème de financement dédié

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