82% des clients du transport maritime se disent prêts à payer un premium pour financer la transition écologique du secteur

L’année 2023 a marqué un tournant dans la décarbonation de l’industrie maritime avec le renforcement des cadres réglementaires (OMI, UE) et une prise de conscience accrue des différentes parties prenantes.

Dans quelle mesure cette prise de conscience se traduit-elle en engagements ? Comment évolue la position des clients des compagnies maritimes ? Sont-ils prêts à payer un premium pour un transport maritime décarboné ? C’est ce qu’analyse BCG dans la troisième édition de son rapport annuel « The Real Cost of Decarbonizing the Shipping Industry », basé sur la consultation de 125 clients de compagnies maritimes, en charge de la supply chain et de la logistique dans leur entreprise. En voici les principaux enseignements :

L’élan vers la décarbonation est impulsé mais s’avère encore trop timide

• 82 % des clients du transport maritime sont prêts à payer une prime pour un transport maritime décarboné (chiffre stable vs 2022, +11 pts vs 2021).
• La prime moyenne que ces clients sont disposés à payer est de 4 % (+33 % vs 2022, doublement vs 2021).
• Une prime de 10 à 15 % serait nécessaire pour parvenir à une décarbonation complète du secteur d'ici à 2050. À l'heure actuelle, moins de 8% des entreprises clientes sont prêtes à payer une prime supérieure à 10 %, un écart considérable par rapport aux besoins réels.

Plusieurs freins demeurent

• Une offre encore trop discrète ? Seules 35% des personnes interrogées déclarent avoir été exposées à des solutions de transport décarbonées
• Une production insuffisante de carburants alternatifs : plus de 95% des projets de production alternatifs sont encore en phase pré-finale de décision d’investissement ;
• Des exigences réglementaires qui restent à clarifier, notamment en ce qui concerne les normes relatives aux carburants ainsi que sur l'ampleur et le calendrier d'une éventuelle taxe sur les émissions de carbone ;
• Une ambition contrainte par le financement : si plus de 60% des décideurs interrogées se sont engagés dans un programme de réduction des émissions de scope 3, moins de la moitié possède un budget adéquat pour atteindre ces objectifs.

Accélérer le passage à l’action en s’appuyant sur quelques pionniers
Les auteurs du rapport invitent les compagnies maritimes à collaborer avec les clients prêts à investir dans la transition. Plusieurs segments se détachent :

• D’un point de vue géographique : les clients européens sont prêts à payer une prime plus élevée (5,1%) que leurs homologues nord-américains (3,3%) ou sud-américains (1%)
• D’un point de vue sectoriel : le secteur automobile (6,1%) et celui de la santé (6%) sont les plus disposés à payer plus pour un transport plus vert
• Certaines cibles spécifiques semblent particulièrement à l’avant-garde. Ainsi, les clients européens de l'agro-alimentaire ayant un objectif de réduction des émissions de scope 3 se déclarent prêts à payer un prix jusqu’à 11,3% plus élevé.

Contact Presse

Claire Lebret
Tel: +33 6 07 46 63 25

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