PARIS—La COP28 qui s’est clôturée en décembre a souligné l’importance des « Green Tech » (énergies renouvelables, efficacité énergétique…) pour la réussite de la transition énergétique. Le nouveau rapport Boston Consulting Group (BCG) "Green Tech : au cœur de la décarbonation de la réindustrialisation et de la souveraineté économique" aborde la question de la décarbonation via le prisme des Green Tech, ces technologies innovantes qui visent à réduire l'impact environnemental des entreprises ou des consommateurs finaux et qui s’ajoutent aux leviers de sobriété. (rapport du BCG à lire ici)
Afin de connaitre leur vision et perspectives, BCG a recueilli en septembre 2023 la parole d’une quarantaine de dirigeants d’entreprises et Green Tech françaises*.
En voici les principaux enseignements :
1. Les solutions existent, mais décarboner implique de produire et déployer les Green Tech à l’échelle dès maintenant.
En 1950, les émissions mondiales de gaz à effet de serre atteignaient 5Gt par an, elles se montent aujourd’hui à 53Gt par an, les trois quarts provenant de la consommation d’énergie par l’industrie, le bâtiment et les transports (l’agriculture et l’alimentation en engendrent 20 %, et les processus industriels hors-énergie 5 %).
De nombreux dirigeants constatent que l’adoption de comportements plus sobres associée aux Green Tech déjà identifiées aujourd’hui, offrent le potentiel nécessaire pour atteindre nos objectifs Net Zero. Cependant, 50 % des réductions d’émissions liées aux Green Tech reposent sur des solutions déjà matures ou en cours d’adoption rapide (comme le solaire, les batteries, les matériaux recyclés et la circularité), alors que 25 % des réductions dépendent de technologies très peu avancées en adoption et/ou au stade de la démonstration commerciale (agriculture de précision, biocarburants, bioplastiques…) et 15 % sur des solutions n’existant qu’à l’état de prototypes (nucléaire, SMR…), sans omettre les promesses des Deep Tech à un stade encore embryonnaire.
« Les dirigeants interrogés s’accordent donc sur le besoin d’accélérer la production et le déploiement des green tech matures et d’intensifier les efforts visant à développer l’industrialisation des green tech encore au stade de la démonstration ou du prototype, qui, pour respecter les objectifs Net Zéro, devront aller deux à six fois plus vite que celle des technologies matures. » commente Emmanuel Austruy, Directeur Associé au BCG.
2. La réindustrialisation en Europe par les Green Tech représente une formidable opportunité économique, d’emploi et de souveraineté qui bénéficiera aux entreprises européennes.
La Chine a su devenir l’usine du monde, les États-Unis le creuset de l’industrie numérique. La course sur les Green Tech est lancée et l’Europe, la Chine, et les Etats-Unis sont trois concurrents sérieux.
Cette nouvelle vague d’industrie est une opportunité économique, d’emploi et de souveraineté : au-delà de leur contribution à la baisse des émissions de GES, les Green Tech représentent une opportunité économique considérable pour les acteurs européens. D’ici à 2030, l’Europe a besoin d’y investir 2 800 milliards d’euros, tandis que 800 milliards d’euros sont déjà subventionnés pas les États à l’échelon national. Ces investissements participeront à la création de plus de 2,4 millions d’emplois. Conscient des enjeux l’écosystème européen se mobilise via de nombreux soutiens publics et privés ayant encouragé le développement d’un panel entrepreneurial européen riche. Pour rester dans la course l’Europe doit réussir à faire grandir ses producteurs de Green Tech afin qu’ils deviennent des champions mondiaux.
3. Les grands groupes et les start-ups Green Tech sont complémentaires et leurs intérêts convergent, la coopération existe mais doit être améliorée.
Les dirigeants des grands groupes confirment que la réussite de leur transition écologique passe par le déploiement de solutions Green Tech, qu’elles soient matures ou encore au stade de prototype. Réciproquement, les start-ups industrielles des Green Tech ont besoin des grands groupes pour continuer à se développer. Une coopération fructueuse est donc nécessaire pour permettre à l’Europe de tenir ses objectifs. En tant que clients, les grands groupes doivent donc donner de la visibilité sur les commandes ; en tant qu’investisseurs, contribuer à la trajectoire financière des start-ups ; en tant que partenaires, mettre à disposition des ressources industrielles, des compétences, un réseau. Les intérêts sont donc convergents et les acteurs complémentaires. La clé se situe dans la capacité à fluidifier leur coopération, et à leur permettre de maximiser les revenus tout en diminuant ou mitigeant les risques.
Le potentiel des Green Tech et la nécessité de leur déploiement est un constat partagé par de nombreux dirigeants. C’est une priorité stratégique pour les entreprises qui doivent amplifier la collaboration avec les start-ups du secteur.
Pour y parvenir, l’alignement des acteurs de l’écosystème, grands groupes, start-ups, pouvoirs publics, investisseurs, sera la clé non seulement de la décarbonation mais également de l'économie, de la réindustrialisation, et de la souveraineté européenne.
« Combinées aux indispensables efforts de sobriété, les Green Tech ont vocation à réduire l’impact environnemental des entreprises comme des consommateurs. C’est aussi une formidable opportunité pour notre industrie et la course internationale est lancée. Pour que l’Europe reste dans le peloton de tête, il est urgent d’investir rapidement et massivement et de privilégier des logiques d’écosystèmes tout au long de la chaîne de valeur en associant investisseurs publics et privés, grands groupes, PME et start-ups. C’est une priorité pour notre planète et notre souveraineté industrielle. » déclare Olivier Scalabre, Directeur général de BCG.
* Automotive Cells Company (ACC), Aéroport de Paris (ADP), BNP Paribas, Bouygues Construction, Carbios, CarbonWorks, CEVA Santé Animale, Dalkia, Dassault Systèmes, EDF Renouvelables, Electra, Enedis, EssilorLuxottica, Eurazeo, Eutelsat Communications, Legrand, McPhy, Michelin, Moët Hennessy, OVHcloud, PAI Patners, Pernod Ricard, Rexel, Safran, Schneider Electric, Servier, Setec, Soitec, Somfy, Systra, Thales, Unibail-Rodamco-Westfield, Valeo, VINCI, Virbac, Wendel, Worldline.
BCG
Sarah Lauprête
06 02 08 78 28
Little Wing
Maxence Malleret
06 13 26 09 00
BCG accompagne les dirigeants du monde entier (entreprises, Etats, ONGs etc.). Nous sommes à leurs côtés pour les aider à relever leurs plus grands défis. Créé en 1963, BCG a été le pionnier du conseil en stratégie. Aujourd'hui, nous aidons nos clients dans toutes leurs transformations afin d’accélérer leur croissance, renforcer leur avantage concurrentiel et générer un réel impact.
La réussite des organisations passe aujourd’hui par leur capacité à associer les meilleures ressources humaines et digitales. Nos équipes apportent une expertise industrielle et fonctionnelle approfondie à nos clients. BCG propose des solutions qui s’appuient sur du conseil de très haut niveau, du design, le déploiement de nouvelles technologies ou encore la création d'entreprises digitales- en respectant toujours la raison d’être des entreprises. Nous travaillons avec nos clients selon un modèle collaboratif unique, à tous les niveaux de l’organisation. Plus d'informations sur http://www.bcg.fr/.