Paris—Le contexte économique actuel, les tensions géopolitiques et les répercussions de la crise du Covid-19 avec l’émergence du télétravail ont considérablement influencé ces dernières années les perspectives de mobilité professionnelle à l’étranger des talents. Ces derniers se révèlent moins enclins à travailler à l’étranger malgré des variations notables selon les générations, les secteurs d’activité et les zones géographiques. C’est ce que révèle la 4ème édition de l’étude Decoding Global Talent menée par BCG, The Network/Cadremploi et The StepStone Group auprès de 150 000 talents, issus de 188 pays dont 3 803 en France.
Moins d’un talent français sur dix cherche à s’expatrier
A l’échelle globale, l’intérêt pour une mobilité professionnelle à l’international continue de décroitre depuis la crise sanitaire liée au Covid-19. En 2023, seulement 8 % des talents français aspirent activement à travailler à l'étranger, un taux trois fois inférieur à la moyenne internationale de 23 %. Parmi les principales réticences évoquées, 60 % d'entre eux pointent les défis liés au déménagement familial, un fort attachement à leur pays d'origine (38 %) ou encore la barrière de la langue (26 %).
Ces résultats varient considérablement selon les zones géographiques : les talents originaires de pays avec une forte main-d’œuvre disponible (due à des taux de natalité élevés) ont tendance à être plus mobiles. Ainsi, en moyenne en 2023, 64 % des talents au Moyen-Orient désirent activement travailler à l’étranger, 58 % en Asie du Sud et 52 % en Afrique subsaharienne. À l'inverse, les taux moyens observés en Amérique du Nord (16 %) et en Europe (10 %) sont beaucoup plus faibles.
Des disparités existent néanmoins entre les générations et les secteurs d’activité. En France, les talents de moins de 30 ans (16%) - en particulier les moins de 25 ans (20 %) - et les étudiants (23 %) sont plus enclins à s’expatrier. Un quart des employés travaillant dans l’hôtellerie, la restauration ou dans le secteur de la construction aspirent à travailler à l’étranger contre 4 % pour ceux travaillant dans les secteurs juridiques et éducatifs en France.
“La relative sédentarité des talents français est à court terme une bonne nouvelle : elle s’explique notamment par un marché du travail porteur ces dernières années et témoigne de notre capacité à garder nos talents. L’enjeu de l’attractivité de la France auprès des talents étrangers doit rester une priorité, la France n’est que 9ème et Paris est même sortie du top 10 des villes” souligne Pierre Antebi, Managing Director chez The Network.
Des conditions financières attrayantes et une meilleure qualité de vie, en tête des motivations d’expatriation pour les Français
Parmi les talents français enclins à s’expatrier, près de sept sur dix (67 %) envisagent de partir pour bénéficier d’opportunités économiques attrayantes (64 % au niveau mondial), suivies de près par la recherche d'une meilleure qualité de vie (66 % vs 55 % au niveau mondial), et le fait de vivre une expérience personnelle culturelle enrichissante (62 % vs 49 % au niveau mondial). La progression de carrière arrive quant à elle en quatrième position (vs 2ème place au niveau mondial).
Du côté des expatriés qui souhaitent s’installer en France, les trois principales motivations sont la qualité de vie (62 %), une opportunité professionnelle (59 %) et la sécurité et stabilité (36 %). La France attire principalement des talents issus de pays francophones (Afrique du Nord et Belgique) et européens latins (Espagne, Italie, Portugal).
Attractivité : L’Australie et Londres en tête, la France stagne et Paris recule
Les pays anglophones dominent le classement des pays les plus attractifs avec l’Australie en première position qui détrône le Canada (3ème position) tandis que les États-Unis et le Royaume – Uni occupent respectivement la 2ème et 4ème place. L’Europe demeure bien représentée au sein du Top 10 des pays les plus attractifs avec cinq pays (Royaume-Uni, Allemagne, Suisse, France et Espagne). La France conserve sa place en 9ème position.
Les talents français plébiscitent quant à eux majoritairement les pays francophones avec le Canada et la Suisse en tête des destinations pour s’expatrier et les pays européens proches géographiquement (Royaume-Uni, Belgique, Espagne, Italie, Luxembourg et Allemagne).
Paris se retrouve à la 13ème place du classement des villes les plus attractives en 2023 (vs 3ème en 2014). Londres, Amsterdam et Dubaï occupent quant à elles le trio de tête.
Dans un contexte de tension sur le marché du travail, il est important que les entreprises ajustent leurs politiques de mobilité et d’intégration pour répondre au mieux aux attentes des collaborateurs désirant travailler à l’étranger. L’étude souligne notamment que 9 sondés sur 10 attendent de leur entreprise qu'elle les assiste dans la recherche de logement, et près de 80% souhaitent être soutenus dans les démarches pour obtenir un visa et un permis de travail.
Pour Fanny Potier-Koninckx, Partner et Directrice au BCG : « Dans un contexte géopolitique complexe, où les politiques d’expatriation sont de plus en plus ciblées, on observe que les intentions d’expatriation diminuent significativement entre 35 et 60 ans - période durant laquelle les responsabilités familiales s’intensifient par ailleurs. Le marché du travail est tendu et de nombreux pays travaillent sur leur attractivité, il est donc crucial pour la France et ses entreprises de mettre en place des stratégies innovantes (recrutement, intégration, accompagnement...) pour séduire les talents internationaux et promouvoir l'ouverture à l'international de nos propres talents, un facteur clé pour le vivre ensemble. »
BCG
Laure Mayoussier
Tel: 07 84 58 22 69
Little Wing
Killian Montesquieu
Tel: 06 17 78 14 90
Cadremploi
Nolwenn Pigault
Tel: 06 42 46 76 79
Enquête menée auprès de 150 000 répondants dans 188 pays par le BCG, The Network et StepStone – dont 3803 en France. Les répondants sont inscrits sur les sites de recherche d’emploi partenaire de The Network (Cadremploi en France).
Ces données ont été recueillies sur la période d’octobre à décembre 2023. Elles donnent un aperçu des attentes des talents en matière de mobilité internationale selon le sexe, l'âge, le niveau d'études, le secteur d’activité ou encore le type de contrat de travail. Ces données seront au cœur d’un prochain rapport que BCG publiera dans quelques mois sur l’évolution des préférences de travail à l’heure de l’IA générative.
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