M&A 2024: une reprise progressive du marché à 1000 milliards de dollars au premier semestre

Paris—Après une année noire en 2023, le marché mondial des fusions-acquisitions a retrouvé de la vigueur au premier semestre 2024. Si ces performances demeurent inférieures à la moyenne des dernières années, la reprise devrait se poursuivre dans les mois à venir. La France fait toutefois figure d’exception, avec un retard qui pourrait perdurer.

Telles sont les conclusions du dernier rapport BCG « M&A Insights H1 2024: The Recovery Continues » sur les tendances des fusions-acquisitions dans le monde au premier semestre 2024. Les analyses reposent sur un indice BCG qui évalue de 0 à 100 la volonté des dirigeants d’entreprise de s’engager dans des fusions, acquisitions et cessions dans les six prochains mois (100 traduisant la plus forte disposition à investir). Mis à jour chaque mois, cet indice prend en compte plus de 900 000 transactions.

En voici les principaux messages:

Une reprise mondiale progressive

L’activité M&A mondiale a atteint 1000 milliards de dollars au premier semestre 2024, bien en dessous de la moyenne décennale établie à 1 500 milliards de dollars. L’indice d’investissement atteint actuellement 78, un chiffre en-dessous de la moyenne qui s’établissait à 100 sur les dix dernières années, mais en reprise notable par rapport au creux de 62 en août 2023.

De fortes disparités géographiques et sectorielles, la France en retard

L’Amérique du Nord et du Sud tirent la croissance avec une valeur totale des transactions établie à 647 milliards de dollars, soit une augmentation de 14% par rapport au premier semestre 2023.

L’Europe, avec une valeur totale des transactions à 255 milliards de dollars, est en augmentation de 23% par rapport à 2023. Le Royaume-Uni, qui concentre la plus grande part des transactions européennes, a connu une hausse exceptionnelle de 185%. La France est quant à elle à la traîne avec une baisse de 25% des transactions: la reprise du marché français, initialement prévue pour le deuxième semestre 2024, pourrait être retardée par les incertitudes politiques nationales.

L’Asie-Pacifique connaît un déclin historique à 117 milliards de dollars, soit une baisse de 40% des transactions par rapport à 2023. La chute est notable au Japon (-67%) et en Chine (-36%), mais la Malaisie (+266%) et l’Inde (+55%) se distinguent positivement.

Les secteurs des TMT (Technologies, Médias et Télécommunications) (+39%), des institutions financières et immobilières (+26%) et de l’énergie (+23%) tirent la croissance. En revanche, les secteurs de l’industrie et de la santé connaissent une baisse respective de 47% et 29% des transactions.

Une dynamique tirée à la hausse par les conditions financières

Parmi les facteurs explicatifs de cette reprise, le rapport évoque l’amélioration des conditions financières, la baisse des taux d’intérêt et la reprise de niveaux de valorisation, mais également l’adoption de l’intelligence artificielle, l’ESG, la décarbonation et la transition énergétique.

Toutefois, les incertitudes économiques, les préoccupations concernant l’inflation, la politique monétaire, les vents réglementaires et géopolitiques contraires freinent la reprise.

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