Paris—Près de quatre ans après le début de la crise sanitaire et le soutien massif de l’État aux entreprises, la France enregistre des niveaux de défaillance d’entreprises similaires à ceux d’avant la pandémie, voire plus élevés selon les secteurs. En 2023, ces défaillances ont augmenté de 28 points de pourcentage en France par rapport à 2022 poussées par l'inflation, les taux d'intérêt élevés, la volatilité des prix de l'énergie et les perturbations des chaînes d'approvisionnement. Les entreprises font également face à des pressions économiques croissantes pour se transformer et se restructurer souligne une nouvelle étude de BCG intitulée « Why One in Five European Companies Needs to Transform » .
Parmi les messages clés :
- En Europe, une entreprise sur cinq (21 %) - et une sur six en France soit 16 % - montre des signes de sous-performance économique (endettement élevé, faibles profits, décroissance…) nécessitant une transformation (+ 7 points de pourcentage par rapport à 2023). Par ailleurs, une entreprise sur quinze (1 sur 17 en France) est dans une situation critique et doit envisager des mesures strictes pour restructurer à la fois ses opérations et son bilan.
- Si la France reste dans la moyenne européenne (16 %), des disparités régionales importantes existent. Dans les pays nordiques, environ une entreprise sur quatre (27 %) montrent des signes de sous-performance économiques contre une sur trois (33 %) en Allemagne et en Autriche, nettement au-dessus de la moyenne européenne (21 %).
- Les entreprises avec des revenus annuels inférieurs à 500 millions d’euros sont les plus à risque : une sur trois subit de fortes pressions économiques. Cela s'explique en partie par des difficultés accrues d'accès au financement et à l'inflation ; les grandes entreprises bénéficiant d'un plus grand pouvoir de négociation auprès de leurs fournisseurs.
- Le secteur de l'immobilier est le plus touché. En raison des taux d'intérêt élevés et la diminution de la demande, environ 70 % des entreprises du secteur (85 % en France) sont sous pression pour se transformer ou se restructurer — un taux près de deux fois plus élevé que celui de tout autre secteur analysé. Parmi les autres secteurs impactés : les télécommunications (37% des entreprises européennes en moyenne vs 56 % en France) et le retail (37 % des entreprises européennes en moyenne vs 33 % en France).
- Une utilisation accrue des termes liés à la transformation dans la communication des entreprises. Grâce à un outil d’analyse sémantique basé sur l’IA, BCG pointe une augmentation significative de l’utilisation du terme “transformation” dans les rapports et les déclarations publiques d’entreprises en France (+27 points) entre 2022 et 2024.
- Les auteurs de l’étude soulignent que les entreprises présentant des signes avant-coureurs de faiblesse économique ne devraient pas attendre une amélioration du contexte économique. Elles sont encouragées à se transformer ou à se restructurer de manière proactive dès maintenant pour rester viables.
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