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Toronto
Related Expertise: Climate Change and Sustainability
By Katherine Duff, Marc Gilbert, Esben Hegnsholt, Ilana Hosios, Andreanne Leduc, Simon-Pierre Monette, and Christine Wurzbacher
Le Québec est en position idéale pour prendre la tête du marché croissant de l’hydrogène vert. Nous devons augmenter et accélérer nos investissements dans ce secteur pour éviter de céder notre avantage stratégique important à d’autres qui agissent de façon plus décisive.
L’hydrogène vert (H2) pourrait jouer un rôle important pour le climat et pour le Québec. Cette source d’énergie relativement peu coûteuse produite à l’aide d’électricité propre et par électrolyse pourrait devenir le principal moyen de décarboniser les secteurs de l’acier, de l’ammoniac, du camionnage, et du transport ferroviaire et maritime qui sont parmi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre du monde.
Le Québec a la possibilité de s’emparer d’une part importante de ce marché étant donné l’accès à l’hydroélectricité et la proximité de certains des plus grands centres métropolitains en Amérique du Nord où la demande potentielle en H2 est très importante. En misant sur les applications les plus prometteuses qui tirent parti de notre avantage compétitif naturel, Québec pourrait devenir un leader dans l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène vert, générant des bénéfices économiques et environnementaux pour plusieurs décennies à venir.
Nous sommes d’avis qu’actuellement, le Québec pourrait investir davantage dans ce marché. Alors que de nombreux gouvernements investissent des sommes considérables dans l’hydrogène – par exemple l’Allemagne (9 G$ USD) et l’Australie (1,2 G$) – le gouvernement du Québec a prévu seulement 20 M$ CAD en 2021-2022 pour les premières initiatives reliées à l’hydrogène. La planification stratégique au Québec et au Canada est également moins avancée que dans de nombreuses autres régions du monde. Alors que le gouvernement du Québec devrait publier une stratégie liée à l’hydrogène vert plus tard cette année et que le Canada a partagé une stratégie fédérale de haut niveau l’année dernière, d’autres marchés sont déjà en train de mettre en oeuvre leurs stratégies.
Pour éviter d’être exclus de ce marché stratégique et en croissance rapide, nous devons agir maintenant, de manière ciblée et réfléchie.
Si l’hydrogène vert coûte actuellement plus cher que les alternatives grises (à base de combustibles fossiles, tel que le gaz naturel et le charbon), ses coûts devraient diminuer de 30 à 60 % au cours des dix prochaines années, grâce à la diminution du coût des énergies renouvelables et à la baisse des dépenses d’investissement dans les électrolyseurs (jusqu’à 66 % de réduction au cours de la prochaine décennie). D’ici 2040, le marché de l’hydrogène vert pourrait atteindre 290 G$
Par exemple, plusieurs aciéries passeront du processus de fabrication plus traditionnel à hauts-fourneaux à un processus de réduction directe du minerai de fer (FRD) au four électrique à arc. Convertir un processus hauts-fourneaux à un processus FRD au gaz naturel permet de réduire les émissions GES de type 1 et 2 de 45%, alors que convertir à un processus FRD à l’hydrogène permet de réduire les émissions de 92%. Étant donné l’impact de cette technologie, plusieurs aciéries en Ontario se sont engagées à passer au procédé de réduction directe à l’aide de l’hydrogène vert et plusieurs projets pilotes de FRD à l’hydrogène sont déjà en cours en Europe. D’ici 2050, la demande en hydrogène vert dans le secteur de l’acier en Amérique du Nord pourrait atteindre 2 Mt (4 G$
Alors qu’ils accélèrent leurs efforts de décarbonisation, plusieurs sociétés de transport maritime sont en train d’évaluer le potentiel des carburants dérivés de l’hydrogène, comme le méthanol et l’ammoniac. D’ici 2040, nous estimons que la demande en hydrogène chez les expéditeurs nord-américains pourrait atteindre 1,4 Mt (2,8 G$
L’hydrogène jouera aussi probablement un rôle important pour les secteurs du transport lourd et ferroviaire. Étant donné que les piles à combustible H2 pèsent moins qu’une batterie électrique classique, occupent moins d’espace de chargement et peuvent être ravitaillées jusqu’à 15 fois plus vite que leurs homologues électriques, elles permettent aux compagnies de transport lourd et ferroviaire une plus longue autonomie et un temps de ravitaillement plus court. Ainsi, bien que l’électricité soit avantageuse pour les véhicules utilitaires légers en Amérique du Nord, les véhicules de transport de marchandises, les autobus et les autres moyens de transports lourds devraient passer à l’hydrogène au cours des prochaines années. Pour le transport lourd, nous estimons que la demande au Québec et dans les régions avoisinantes pourrait atteindre entre 40 et 190 kt par année d’ici 2030 (voir la figure 1). Il existe aussi une réelle occasion pour le Québec de soutenir l’hydrogène dans le secteur ferroviaire en investissant le long de la chaîne de valeur, de la conception du moteur de la locomotive à l’infrastructure de ravitaillement, en passant par le service et l’entretien des trains.
D’importants avantages économiques pourraient émerger avec l’hydrogène vert au Québec.
Ces avantages deviendront de plus en plus importants à mesure que l’infrastructure, les partenariats et l’écosystème en général deviendront plus matures. Le Québec peut jouer un rôle dans l’intégralité de la chaîne de valeur, de la production d’hydrogène et de produits dérivés de l’hydrogène (par exemple, de l’ammoniac, du méthanol ou du carburant durable pour le secteur de l’aviation) jusqu’au développement de la technologie et des équipements nécessaires pour produire et distribuer l’hydrogène. Le Québec bénéficie de trois avantages concurrentiels qui peuvent l’aider à devenir un chef de file de la production d’hydrogène vert dans une perspective durable.
Le temps est venu pour le Québec de tirer parti de nos atouts en misant, sur les applications qui nécessitent un approvisionnement continu en hydrogène vert et évitant d’investir dans des applications qui ont peu de chances de réussir comme les piles à hydrogène pour les véhicules légers. Nous devons nous concentrer sur les opportunités à court terme tout en tirant notre épingle du jeu du côté des opportunités à plus long terme présentant un potentiel important mais un risque plus élevé. Pour aider le Québec à se hisser en tête du peloton, pendant que nos concurrents tentent encore de mettre en place un accès comparable à une énergie renouvelable à faible coût, nous recommandons les trois priorités suivantes.
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